Dans ce monde de «bruits» de toutes sortes, avez-vous du mal à vous concentrer?

Vous n’êtes pas le seul. La bonne nouvelle? Ça se réapprend assez facilement à tout âge. Et les progrès sont très rapides.

Attention et concentration : deux mécanismes aux rôles bien différents!

Il règne une grande confusion entre les notions d’attention et de concentration. À la base, comprendre ce tandem permet de mieux utiliser son temps et son cerveau.

J’ai eu la chance de publier Christian Bégin, professeur de didactique à l’UQAM. Je me souviens pour vous et restitue son message dans mes mots et à travers mon expérience.

En cette ère d’incessantes sollicitations visuelles (cellulaires, écrans, publicités, télévision, etc.) et auditives (musique, signaux avertisseurs, messageries, etc.), rester attentif ET être capable de concentration, est-ce encore possible?

C’est fantastique, mais oui! Encore faut-il savoir équilibrer les deux mécanismes à volonté. Comme avec les pédales d’une voiture ou les poignées d’un vélo…

L’attention : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert?

L’attention, c’est un peu notre faculté de tri automatique, avant même que la conscience s’en mêle. L’attention a deux rôles : le filtrage et l’analyse.

Nous sommes bombardés d’informations à tout instant, bruits de pas, des paroles, le vent, une porte qui claque, une musique au loin… Et nous ne sommes conscients que d’une petite partie du travail que l’attention fait en amont, soit de traiter très rapidement tout ce qui est perçu par nos sens.

Le filtrage vous évite le chaos. Si vous deviez être également attentif à la température de la pièce, à vos pensées, à ce qui entre dans votre champ de vision, à ce que vous sentez ou à ce que vous entendez, ce serait infernal.

Toujours inconsciemment, l’attention analyse pour vous ce qui pourrait constituer un danger, ce qui est différent. Combien de fois cela vous a-t-il empêché de vivre une catastrophe, un accident, un incendie ou tout simplement une baignoire qui déborde alors que votre esprit était occupé «ailleurs» ?

Comme résultante, l’attention fait remonter à la conscience tout ce qui pourrait nous être utile étant donné la tâche à laquelle nous sommes occupés.

Mais voilà, l’attention enregistre prioritairement :

  • Vos émotions et pensées (ce qui fait que vous pouvez être « dérangé » par vos pensées)
  • Ce qui peut vous être utile (ça, j’adore)
  • Les informations stimulantes (du meilleur au pire)

La concentration : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert?

La concentration réduit le champ de l’attention par un effort volontaire.

Il s’agit de réduire les informations environnantes et de choisir ce sur quoi on veut réfléchir, travailler. Ainsi, globalement, si la concentration augmente, l’attention diminue.

Dans certaines tâches, les deux mécanismes alternent rapidement.

Plusieurs personnes — et pas seulement des enfants — ont du mal à se concentrer, ce qui affecte leurs capacités de lecture, d’apprentissage, de synthèse et de raisonnement. 

Plusieurs mécanismes et exercices permettent de travailler notre attention et d’apprendre ou de réapprendre à se concentrer.

Pas toujours évident dans notre monde rempli de bruits de toutes sortes! Voici comment faire en 2 temps.

1. Tout d’abord, améliorez la qualité de votre attention

Êtes-vous épuisé? Nomophobe? Parce que si c’est le cas, vous ne pourrez améliorer votre attention avant d’avoir réglé la situation…  Soignez cette grosse fatigue. C’est la priorité.

Êtes-vous de ceux qui sont devenus mentalement passifs avec le temps? On le sait quand :

  • On est facilement distrait (attiré par tout sauf l’essentiel).
  • On perd facilement son attention (on rêvasse).
  • Notre attention est nulle si le conférencier, le professeur, l’interlocuteur n’est pas une bête de scène (pas de stimulation, donc pas d’attention).
  • Ou parce que notre environnement ne correspond pas à notre idéal.

Si c’est votre cas, voici quelques astuces pour secouer votre attention :

  • En cas de distractions personnelles, «dites» à votre cerveau que vous allez vous en occuper tout de suite après l’activité en cours. De cette façon votre inconscient va cesser de vous bombarder de «rappels». Mais soyez franc-jeu avec vous-mêmes. Faites-le!
  • Changez d’état psychologique, imaginez que vous êtes mission ou un novice qui apprend Hors contexte, amusez-vous à faire des exercices d’attention. Captez, par exemple, tout ce que vous voyez, ressentez, entendez en allant au bureau. Réveillez vos sens.

2. Ensuite, favorisez et exercez votre concentration

Je vous l’accorde, isoler de son cerveau les distractions extérieures et intérieures, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire! Distinguons d’abord l’effort de concentration et la durée de la concentration.

L’effort varie en fonction de la difficulté de la tâche, ce qui affectera à son tour la durée de votre concentration. Plus vous vous entraînerez à être concentré, plus longue sera votre capacité de concentration.

Votre durée de concentration efficace se mesure. Une idée futile vous vient en tête ? Laissez là passer. Vous vous sentez fatigué, en panne d’énergie ? Notez depuis combien de temps vous êtes concentré à votre tâche : c’est votre durée personnelle de concentration. Reposez-vous quelques minutes et retournez à votre projet.

Comme le sommeil repose de la journée, il faut s’octroyer de courtes pauses pour se régénérer. Une fois aguerri, 10 minutes chaque heure suffiront. À faire totalement autre chose : marcher, bouger, respirer profondément, lire un article.

Voici quelques astuces pour augmenter votre concentration et sa durée :

  • Lorsque prêt à démarrer une activité qui exige de la concentration, démarrez dans les 30 secondes. La procrastination épuise votre réserve d’énergie.
  • Apprenez de nouvelles choses chaque fois que ça se présente. Non seulement votre vie en sera enrichie, mais votre concentration se développera au contact de matière nouvelle. C’est toujours plus exigeant de se concentrer sur une tâche, un contenu, qu’on ne connaît pas.
  • Soignez votre environnement : ne laissez que le nécessaire sur votre bureau, définissez une fréquence de relève de vos courriels qui soit raisonnable étant donné votre travail, mais optimale afin de ne pas être dérangé (en début et en fin de journée, une fois l’heure maximum).

Mais comme le rappelle Bégin, « le silence empêche l’entraînement à l’intensité de la concentration ». Il vous faut pouvoir replonger en mode concentration et écarter les bruits (sonores et visuels) lorsqu’ils se présentent. Pour ceci encore, quelques moyens :

  • Utilisez une musique de fond (pas trop forte et surtout sans paroles), laquelle couvrira les bruits ambiants. N’utilisez jamais d’écouteurs : ils rendront la musique trop présente.
  • Comptez à rebours par tranche de trois à partir de 100. Ça vous forcera à réfléchir en présence de bruits.
  • Prenez conscience de ce qui vous détourne de votre projet en observant un petit objet dans la pièce. Observez-le dans son entier pendant quelques minutes. Retournez à votre travail.

 

En exerçant à tout moment votre capacité d’attention et de concentration, vous serez surpris par votre performance au moment du prochain effort important à fournir. Vous n’aurez bientôt plus de mal à vous concentrer.

D’ici là, restez curieux! Et amusez-vous! Vous en serez comblé.

Et si cet article vous fait penser à quelqu’un qui pourrait en profiter, faites-lui connaître!

À très bientôt,

Isabelle

Avez-vous du mal à vous concentrer?
Étiqueté avec :                            

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *