Récemment, je lisais, ébahie, une excellente nouvelle, un ensemble d’informations capitales qui étaient passées sous le radar. Comment était-ce possible, me disais-je? Avais-je été à ce point distraite ces derniers temps?
Un exemple sociétal éloquent
Cette nouvelle nous annonçait qu’«au total, pour les immigrants et les minorités visibles au Québec, il n’y a plus de discrimination dans l’emploi.»
- Dès 2019, nous avions réussi collectivement —comme individus, comme employeurs, comme société— à accueillir et à intégrer à égalité (en pourcentage de la population active) les personnes issues de l’immigration;
- En 2020, le pourcentage de néo-Québécois au travail (60,9%) excédait celui des Québécois dits de souche (57,6%);
- Toujours en 2020, les néo-Québécois gagnaient 97% du salaire des natifs, pourcentage qui passait à 99,5% pour les immigrants de moins de dix années.
Cette information capitale, heureuse, réconfortante, vous aura peut-être échappé, sauf si comme moi vous êtes un lecteur du Devoir. Vous aurez alors vu passer cet article de Jean-François Lisée. Vous êtes curieux, vous demandez à voir? Voici les statistiques sur lesquelles il appuyait sa démonstration, tirées de l’Enquête mensuelle sur la population active de Statistiques Canada. D’autres chiffres viennent de l’Institut de la statistique du Québec. Des sources on ne peut plus sûres. Je vous incite à aller lire et à vérifier ses dires, tant les conclusions à en tirer sont bouleversantes.
Est-ce que ça veut dire que tout est parfait chez nous? Que diable, non! Mais en matière d’emploi, la présence des néo-Québécois —incluant les minorités visibles— et leur rémunération sont enfin en équilibre au Québec.
De quoi nous réjouir et nous donner l’élan de continuer à traquer les injustices et inégalités, à combattre les préjugés, preuves à l’appui.
Mais alors, comment se fait-il qu’il ait fallu plusieurs semaines après leur publication, et la curiosité d’une personne seule, pour que nous en soyons informés?
Ici s’arrête mon incursion dans le domaine politique. Je voulais vous faire prendre conscience de l’impact des bonnes nouvelles. Personne n’y est insensible. Ce qui vous inclut, n’est-ce pas?
Revenons au travail et aux entreprises.
Diffuser les bonnes nouvelles en entreprise
En entreprise et dans les organisations, nous sommes parfois devant des nouvelles extraordinaires que nous ne diffusons pas. Quelle perte sèche pour l’équipe, les fournisseurs, la clientèle et le milieu!
Pourtant, s’il y a une leçon à tirer de la covid et du télétravail, c’est bien de prendre le temps de nous réjouir, d’apprendre les uns des autres, de renforcer l’esprit de corps à travers des histoires heureuses.
Ça n’a rien de béni-oui-oui ou de superficiel. C’est parce que nous avons vécu des moments heureux depuis notre enfance, qu’ils sont ancrés dans nos mémoires, que nous sommes capables d’empathie, d’entraide ou de surmonter les coups durs. Il en va de même pour les communications positives au travail. Des exemples?
- Faire connaître les avancées de collègues en recherche et développement.
- Diffuser de nouvelles politiques inclusives ou favorisant l’équilibre travail-famille.
- Transmettre les résultats annuels à la baisse de l’émission de GES (gaz à effet de serre) de l’organisation.
- Souligner une action sociale d’un ensemble d’employés ou de l’entreprise.
- Expliquer la contribution du groupe au développement économique régional.
- Rendre compte de la valeur profonde —autre que monétaire— d’un partenariat.
- Attirer l’attention sur une association d’entreprises —dont la vôtre— qui s’assemblent pour résoudre un problème d’approvisionnement, de capitalisation ou d’accès au marché.
- Faire ressortir les résultats d’une enquête auprès de tous les employés qui a permis de se recentrer autour de mots et de valeurs, mieux définis, réactualisés.
- Mettre en évidence des mécanismes concrets qui ont été utilisés par une équipe pour mieux collaborer, pour innover ensemble.
En panne d’idée? Demandez-vous ce que vous aimeriez entendre. Demandez à ceux qui vous entourent quelle information leur manque, celles dont ils ne se lassent jamais. Vous serez surpris —peut-être momentanément déstabilisé— par la variété et le foisonnement de leurs réponses.
Diffuser les défis à traverser en entreprise
Vous montrer incertain, vulnérable, vous inquiète?
Expliquer une crise à traverser n’est pas de la faiblesse, c’est se montrer humain, faillible et responsable. C’est une belle occasion de fédérer la force du groupe pour trouver des solutions à un passage à franchir. Vos employés connaissent vos produits, vos services, vos clients: ils sont, eux aussi, des experts. Et ils vous seront reconnaissants de faire partie de la solution. C’est gratifiant pour vous, c’est gratifiant pour eux.
Quelques exemples:
- Témoigner personnellement comme dirigeant, comme gestionnaire d’un doute, d’un obstacle inquiétant que vous avez surmonté en équipe et qui s’est révélé une expérience formidable.
- Expliquer un défi à résoudre et faire un appel aux idées de vos employés:
- l’arrivée sur le marché d’un compétiteur dynamique;
- celui de recycler, réutiliser davantage, générer moins de GES;
- se rapprocher du marché domestique, favoriser les circuits courts, l’économie locale;
- raccourcir les cycles de production, les transformer au besoin;
- éviter le travail en silo, faire circuler l’information transversalement;
- améliorer la qualité de vos produits ou services;
- permettre un meilleur transfert de connaissances entre pairs.
- Explorer un mode de gestion plus collaboratif, plus participatif afin de:
- renforcer l’esprit d’équipe, même dans une grande structure;
- stimuler les individus à relever des défis;
- reconnaître leurs compétences;
- favoriser l’expression de leur autonomie.
Vos employés sont des adultes autonomes et responsables: ils ont une famille, des amis, des projets, ils gèrent leur maison, leurs comptes. Pourquoi seraient-ils différents au travail? Diffuser des informations qui les interpellent fait partie de la solution. Votre solution.
Cet article vous fait penser à quelqu’un? N’hésitez pas à lui faire suivre.
À très bientôt,
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